HUSSERL La conscience est nĂ©cessairement et intentionnellement conscience de quelque chose. Et, cette idĂ©e est prĂ©cisĂ©ment une des thĂšses centrales d’un courant philosophique qui s’appelle la phĂ©nomĂ©nologie, dont l’initiateur est Husserl. "La perception de cette table est, avant comme aprĂšs, perception de cette table. Laconscience de soi est une compĂ©tence que l'on perfectionne au fil du temps. Ce n'est pas quelque chose d'innĂ©. Et mĂȘme si, en grandissant, nous prenons conscience de nos traits distinctifs et de notre propre environnement, la vĂ©ritable conscience de soi nĂ©cessite des efforts. La conscience de soi, ce n'est pas simplement comprendre nos traits de caractĂšre uniques, Autrementdit toute conscience est relation Ă  autre chose qu'elle-mĂȘme. Husserl nous avait fait comprendre que "toute conscience est conscience de quelque chose." Elle a besoin de se distinguer du monde des objets pour se poser et exister face Ă  lui. La conscience est un acte, un mouvement vers le monde, une intentionnalitĂ©. Exister c'est connaĂźtre le monde, se projeter Laconscience de soi est-elle une connaissance de soi ? Etre conscient c’est prendre conscience. L’étymologie de conscience renvoie Ă  cum scientias, l’idĂ©e du savoir conscient de lui-mĂȘme. Ainsi, savoir c’est savoir que l’on sait. Etre conscient c’est mettre une distance entre le sujet et ce dont il est conscient. La 58Uu3. L'un des plus grands mystĂšres de l'ĂȘtre humain est la conscience, mĂȘme si c'est l'une des expĂ©riences les plus familiĂšres et quotidiennes que nous puissions vivre. Dans cet article, nous allons passer en revue les diffĂ©rents types qui conscience est un processus mental Ă  travers lequel nous sommes capables de percevoir notre individualitĂ© avec ses pensĂ©es, ses sentiments, ses souvenirs, ses sensations et son environnement. GrĂące Ă  elle, nous sommes capables de reconnaĂźtre, comprendre et juger notre propre existence et celle des autres. Essentiellement, la conscience est l’expĂ©rience de nous-mĂȘmes et du monde qui nous fur et Ă  mesure que nous nous dĂ©veloppons dans diffĂ©rents contextes, nos expĂ©riences et notre comprĂ©hension des autres et de nous-mĂȘmes changent. Ces changements conduisent Ă  l’apparition de diffĂ©rentes formes de conscience qui nous aident Ă  nous connecter avec ce qui se passe dans la rĂ©alitĂ©, Ă  la fois interne et externe. Nous allons ici examiner les types de de conscienceParmi les diffĂ©rents types de conscience qui existent chez l’ĂȘtre humain, nous pouvons retrouver 1. Conscience individuelleCe type de conscience est celle que chacun a de lui-mĂȘme dans un contexte particulier. GrĂące Ă  elle, nous pouvons dĂ©terminer ce qui est bon et mauvais pour nous, en nous permettant d’orienter notre projet de vie. La conscience individuelle est ce qui favorise la reconnaissance de soi, d’ĂȘtre une personne particuliĂšre et diffĂ©rente des dans laquelle cette conscience nous plonge peut finir par nous aliĂ©ner du monde et des autres. Bien que cette forme de prise de conscience nous permette de nous connaĂźtre, elle peut provoquer ou exacerber le sentiment de Conscience socialeAu sein des types de conscience, la conscience sociale est celle qui nous permet de connaĂźtre les autres et la sociĂ©tĂ©. GrĂące Ă  elle, nous sommes capables de raisonner sur ce qui est le mieux ou le pire pour la sociĂ©tĂ©, et de nous comprendre en tant qu’ĂȘtres sociaux liĂ©s Ă  une communautĂ© qui nous Ă  cette prise de conscience, nous pouvons reconnaĂźtre les problĂšmes et les besoins que les gens ont dans un groupe ou une communautĂ©. Elle est importante pour lutter pour la transformation sociale, la libĂ©ration, la justice et le bien-ĂȘtre cette prise de conscience est Ă©clipsĂ©e par les modĂšles actuels de compĂ©tence individuelle, dans lesquels le lien entre l’ĂȘtre social et la conscience de sa propre existence se dilue Tum, 2012. 3. Conscience Ă©motionnelleCe type de conscience fait rĂ©fĂ©rence Ă  la capacitĂ© que nous avons Ă  prendre conscience de nos propres Ă©motions et de celles des autres. Elle se compose de trois Ă©lĂ©ments Bisquerra et PĂ©rez, 2007 Prendre conscience de ses propres Ă©motions capacitĂ© Ă  percevoir avec justesse ses propres sentiments et Ă©motions ; les identifier et les Ă©tiqueter. Nommer les Ă©motions c’est l’efficacitĂ© dans l’utilisation d’un vocabulaire Ă©motionnel appropriĂ© et des expressions disponibles dans un contexte culturel donnĂ©. Comprendre les Ă©motions des autres la capacitĂ© de percevoir avec prĂ©cision les Ă©motions et les points de vue des autres et de s’engager avec empathie dans leurs expĂ©riences Ă©motionnelles. 4. Conscience temporelleC’est la conscience que nous avons du temps qui passe. Ce type de conscience est aussi une conscience de nous-mĂȘmes, puisque nous sommes le temps et que nous ne pouvons pas nous en temps n’est pas quelque chose sur lequel nous nous dĂ©plaçons, c’est quelque chose que nous sommes, qui nous constitue. Ainsi, toute conscience temporelle est une conscience de comprĂ©hension que le temps s’écoule du prĂ©sent vers le futur est en grande partie due Ă  notre conscience du temps. Nous percevoir dans cette chronologie est une propriĂ©tĂ© fondamentale de la conscience qui nous configure. De cette façon, nous finissons tous par ĂȘtre continuellement un passĂ© qui a cessĂ© d’exister et un futur qui n’existe pas encore Cox, 2020.5. Conscience psychologiqueCe type de conscience fait rĂ©fĂ©rence Ă  la capacitĂ© de nous examiner et de mener une introspection Ă  propos de notre situation dans le monde. La conscience psychologique se caractĂ©rise Ă©galement par le fait de nous permettre de reconnaĂźtre le sens de nos actions et de celles des autres. Cela nous aide Ă  comprendre les motifs et les intentions qui sous-tendent tout conscience psychologique est liĂ©e Ă  la capacitĂ© Ă  voir les relations entre les pensĂ©es, les sentiments et les actions afin d’apprendre les significations et les causes des expĂ©riences et des comportements Appelbaum, 1973.Ce type de conscience implique un processus de rĂ©flexion sur les processus psychologiques, les relations et les significations Ă  travers les dimensions affectives et intellectuelles Hall, 1992.6. Conscience moraleC’est la conscience que nous avons des rĂšgles et des normes morales. Elle nous interpelle sur ce que nous devons faire, sur ce qui est correct et incorrect, sur le bien et le mal. GrĂące Ă  la conscience morale, nous pouvons faire une sĂ©paration entre ce qui est considĂ©rĂ© comme bon, appropriĂ© et adĂ©quat et ce qui est considĂ©rĂ© comme mauvais, inappropriĂ© ou conscience morale se base sur la raison et l’existence d’élĂ©ments externes qui permettent d’évaluer sa justesse Valderrama et LĂłpez, 2011. Les jugements que nous Ă©mettons Ă  partir d’elle sont prĂ©sents dans chaque acte que nous accomplissons. La possibilitĂ© d’agir en consĂ©quence correspond Ă  une volontĂ© d’ĂȘtre en cohĂ©rence avec nos croyances et nos conclure, nous avons passĂ© en revue quelques types de conscience qui nous permettent d’affirmer que toute conscience Ă©merge d’un processus relationnel, de l’interaction entre un sujet et un objet. C’est un processus intentionnel qui se rapporte Ă  quelque chose, c’est-Ă -dire que la conscience est toujours conscience de quelque chose l’individu, la sociĂ©tĂ©, le temps, les Ă©motions, l’esprit, la morale. Il n’y a pas de conscience isolĂ©e du monde au contraire, toute conscience lui est pourrait vous intĂ©resser ... Pas de conscience sans objet toute conscience se situe toujours par rapport Ă  un objet vers lequel elle est tendue elle est donc dirigĂ©e vers un contenu autre qu’elle-mĂȘme. MĂȘme si je ne pense Ă  rien, ce rien » est encore pour la conscience pensante un objet vers lequel elle se projette. Toute conscience est conscience de quelque chose » ainsi se dĂ©finit une des caractĂ©ristiques importante de la conscience son intentionnalitĂ©. Ma conscience est intentionnellement tournĂ©e vers les objets de son expĂ©rience. IntentionnalitĂ© une opĂ©ration de la conscience qui l’oriente vers des objets de son expĂ©rience pour leur donner du sens. La conscience n’a pas de dedans » Mais Husserl n'est point rĂ©aliste cet arbre sur son bout de terre craquelĂ©e, il n'en fait pas un absolu qui entrerait, par aprĂšs, en communication avec nous. La conscience et le monde sont donnĂ©s d'un mĂȘme coup extĂ©rieur par essence Ă  la conscience, le monde est, par essence, relatif Ă  elle... Vous saviez bien que l'arbre n'Ă©tait pas vous, que vous ne pouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres et que la connaissance ne pouvait pas, sans malhonnĂȘtetĂ©, se comparer Ă  la possession. Du mĂȘme coup, la conscience s'est purifiĂ©e, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi; si, par impossible, vous entriez dans » une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejetĂ© au-dehors, prĂšs de l'arbre, en pleine poussiĂšre, car la conscience n'a pas de dedans » ; elle n'est rien que le dehors d'elle-mĂȘme et c'est cette fuite absolue, ce refus d'ĂȘtre substance, qui la constituent comme une conscience. Imaginez Ă  prĂ©sent une suite liĂ©e d'Ă©clatements qui nous arrachent Ă  nous-mĂȘmes, qui ne laissent mĂȘme pas Ă  un nous-mĂȘmes » le loisir de se former derriĂšre eux, mais qui nous jettent au contraire au-delĂ  d'eux, dans la poussiĂšre sĂšche du monde, sur la terre rude, parmi les choses ; imaginez que nous sommes ainsi rejetĂ©s, dĂ©laissĂ©s par notre nature mĂȘme dans un monde indiffĂ©rent, hostile et rĂ©tif ; vous aurez saisi le sens profond de la dĂ©couverte que Husserl exprime dans cette fameuse phrase Toute conscience est conscience de quelque chose ». Sartre Situations I, Une idĂ©e fondamentale de la phĂ©nomĂ©nologie de Husserl p. 31-35. Ma conscience se nourrit de l’objet expĂ©rimentĂ© mais, en mĂȘme temps, ce dernier prend sens en fonction du regard que je porte sur lui, de ma maniĂšre de me le reprĂ©senter, de mon point de vue sur lui, etc. Conscience et monde ne sont donc pas deux entitĂ©s distinctes mais sont constituĂ©es par une indissociable relation. Ma conscience s’efface devant ce qu’elle donne Ă  voir ou rĂ©vĂšle, lorsqu’elle est confrontĂ©e Ă  l’indĂ©terminĂ©. Ainsi, dans une ville inconnue, j’ai tendance Ă  structurer ce que je vois en lui donnant du sens. Et nous constituons les objets sans nous apercevoir de ce pouvoir. regard →sens. Cf. l’arbre perçu depuis ma fenĂȘtre il existe une objectivitĂ© de l’arbre couleurs, formes, Ă©lĂ©ments constitutifs, etc. indĂ©pendante de mon regard. Mais ma projection vers l’arbre peut ĂȘtre diffĂ©rente selon le moment, l’angle de vue, ma conception de la nature, etc. D’oĂč toute conscience, tout cogito ne se comprend que par sa relation aux objets, par sa maniĂšre intime de les viser. De plus, parce que le conscience vise les objets de diffĂ©rentes façons, l’intentionnalitĂ© n’est pas de type unique selon que je doute, aime, hait, dĂ©sire, craint ou imagine, elle constitue l’objet de maniĂšre particuliĂšre. La conscience comme conscience de
ou intentionnalitĂ© "La perception de cette table est, avant comme aprĂšs, perception de cette table. Ainsi, tout Ă©tat de conscience en gĂ©nĂ©ral est, en lui-mĂȘme, conscience de quelque chose, quoi qu’il en soit de l’existence rĂ©elle de cet objet et quelque abstention que je fasse, dans l’attitude transcendantale qui est mienne, de la position de cette existence et de tous les actes de l’attitude naturelle. Par consĂ©quent, il faudra Ă©largir le contenu de l’ego cogito transcendantal, lui ajouter un Ă©lĂ©ment nouveau et dire que tout cogito ou encore tout Ă©tat de conscience "vise" quelque chose, et qu’il porte en lui-mĂȘme, en tant que "visĂ©" en tant qu’objet d’une intention, son cogitatum respectif. Chaque cogito, du reste, le fait Ă  sa maniĂšre. La perception de la "maison" "vise" se rapporte Ă  une maison - ou, plus exactement, telle maison individuelle - de la maniĂšre perceptive ; le souvenir de la maison "vise" la maison comme souvenir ; l’imagination, comme image ; un jugement prĂ©dicatif ayant pour objet la maison "placĂ©e lĂ  devant moi" la vise de la façon propre au jugement prĂ©dicatif ; un jugement de valeur surajoutĂ© la viserait encore Ă  s maniĂšre, et ainsi de suite. Ces Ă©tats de conscience sont aussi appelĂ©s Ă©tats intentionnels. Le mot intentionnalitĂ© ne signifie rien d’autre que cette particularitĂ© fonciĂšre et gĂ©nĂ©rale qu’a la conscience d’ĂȘtre conscience de quelque chose, de porter, en sa qualitĂ© de cogito, son cogitatum en elle-mĂȘme. " E. Husserl, MĂ©ditations cartĂ©siennes. La conscience est donc donatrice de sens. C’est pourquoi elle peut quĂ©rir un sens Ă  tout prix, c’est-Ă -dire chercher Ă  se rassurer. Elle pose donc sa thĂšse gĂ©nĂ©rale du monde. Ainsi, lorsque je perçois spontanĂ©ment un objet, cela suppose en arriĂšre-fond toutes mes expĂ©riences antĂ©rieures, c’est-Ă -dire une conscience rĂ©flĂ©chie qui rĂ©actualise dans l’instant les Ă©tapes de constitution du monde par lesquelles j’ai originairement donnĂ© du sens. Mais cela peut poser problĂšme lorsque j’ai dĂ©fini le monde d’une certaine maniĂšre, je peux me contenter de mon regard initial. Mais le monde peut-il se rĂ©duire au regard que je porte sur lui ? Comment devons-nous orienter notre regard Ă©tant donnĂ© l’intentionnalitĂ© naturelle de notre conscience ? La phĂ©nomĂ©nologie, en ce sens, n’exige-t-elle pas un changement radical d’attitude, c’est-Ă -dire une rĂ©forme de notre regard sur les choses ? source Xaraxass "Comme je l'ai dis je peux trĂšs bien fermer les yeux et ne penser Ă  rien, ni Ă  une maison ni Ă  rien. RĂ©trospectivement je sais que lorsque je ne pense Ă  rien j'existe toujours et je sens mon corps, mais sur le moment je ne me dis pas que j'existe ni mĂȘme que je ressens quelque chose car je ne mĂšne aucune rĂ©flexion. C'est de la mĂ©ditation en quelque sorte" Je commence par une dĂ©finition formelle d'un terme que tu as mal compris. Quand j'utilise le verbe rĂ©flĂ©chir ou le substantif rĂ©flexion le fait de rĂ©flĂ©chir dans le champs lexical de la conscience, c'est au mĂȘme titre que l'action du miroir qui te donne une image de toi, ce qui renvoie la conscience Ă  ce qui est capable de reprĂ©senter. Donc, il ne s'agit pas de rĂ©flĂ©chir au sens de raisonner. Dans ton rĂ©cit, je note trois actions 1/ tu fermes les yeux. 2/ tu affirmes "j'existe toujours". 3/ tu sens ton corps. Tu fermes les yeux. Cela signifie juste que tu ne perçois pas de lumiĂšre. Ta conscience traduit cela sur le plan perceptif par de l'obscuritĂ©. Tu penses au moins Ă  l'obscuritĂ© qui t'apparaĂźt Ă  la clĂŽture de tes paupiĂšres. L'absence de lumiĂšre est aussi une donnĂ©e Ă  reprĂ©senter pour la conscience. Il suffit que tu tournes tes yeux fermĂ©s vers la source de lumiĂšre pour voir l'obscuritĂ© rougeoyer sous l'effet de la lumiĂšre sur tes paupiĂšres closes, ce qui signifie que lĂ  encore ta conscience est active et reçoit des donnĂ©es Ă  traiter. Puis, tu Ă©cris "j'existe toujours". Ceci est dĂ©jĂ  un jugement qui relĂšve de la conscience de soi. Affirmer ceci, c'est dĂ©jĂ  avoir quittĂ© la conscience de l'obscuritĂ© pour rĂ©flĂ©chir cette conscience qui fait apparaĂźtre l'obscuritĂ©. Garde seulement cette opĂ©ration Ă  l'esprit. Tu Ă©cris ensuite "je sens mon corps". Ceci est dans la continuitĂ© de la conscience de l'obscuritĂ©. [Il y a des sensations corporelles certainement de la chaleur, de la moiteur, des sensations tactiles et de pesanteur, le souffle qui parcourt qui se ressent dans le haut l'Ɠsophage et traverse ta bouche, la centralitĂ© du ventre et les battements presque sourds du cƓur.] Toute cette description que j'ai fait moi-mĂȘme, je me suis mis Ă  l'Ă©coute des sensations internes Ă  mon corps, je me concentrais pour dĂ©terminer cela. Tu notes quand dans ma description, j'ai Ă©cris "il y a" et non "je perçois" par souci de cohĂ©rence. Outre la capacitĂ© de reprĂ©sentation, la conscience peut se dĂ©finir aussi par une attention aigĂŒe. Si je veux sentir mon corps, toute mon attention va se focaliser sur ces sensations. Durant cette recherche de sensation, je ne me prĂ©occupe pas de moi mais des sensations presque comme un objet pur, ce sont elles le centre de ma conscience. Ce que je vise devant moi, c'est [chaleur], [moiteur], [poids], [souffle], [organes du ventre], [battement du cƓur]. La conscience assimile son contenu Ă  la chaleur, Ă  la moiteur, au poids, au souffle, au battement du cƓur. Mais qui est-ce reprĂ©sente tout cela ? Ce n'est que la conscience d'objets de sensations. C'est cette conscience qui te font dire "il fait chaud, c'est moite, il souffle" Ce paragraphe traite donc de la conscience qui est conscience de quelque chose, on peut l'appeler "conscience d'objet". À tout moment durant mon expĂ©rience de sensations, je peux me tourner vers leur destination qui n'est autre que moi. C'est moi qui reçoit toutes ces donnĂ©es sensorielles [chaleur], [moiteur], [souffle]... Mais il y a un problĂšme avec les sensations du corps, c'est qu'elles sont internes. C'est-Ă -dire que lorsque je les reçois, je comprends ces donnĂ©es sensorielles de chaleur, moiteur, souffle, etc., comme dĂ©jĂ  comme une appropriation du corps qui me contient. Ces sensations se prĂ©sentent comme appartenant au corps que j'ai fait mien. Mais qu'est-ce moi au juste ? C'est cette conscience qui sent, qui perçoit des sensations, et c'est parce je suis en train de sentir des donnĂ©es sensorielles qui appartiennent Ă  l'amas de chair et d'os que j'identifie comme Ă©tant mon corps que je peux dire "je sens mon corps" et que "j'existe toujours sous-entendu malgrĂ© mes paupiĂšres closes lol". C'est cette conscience qui juge si ces donnĂ©es sont externes ou internes, qui juge si TOI tu aimes ce que tu perçois ou si ce que tu perçois est jugĂ© comme mal. Cette conscience, on la nomme conscience de soi. Ce n'est pas une autre conscience qui apparaĂźt en plus de la conscience d'objet. Il s'agit en fait de la conscience d'objet qui s'analyse elle-mĂȘme en regardant ce qu'elle fait, c'est-Ă -dire ici percevoir des sensations. La conscience peut s'apparaĂźtre Ă  elle-mĂȘme parce qu'aussi bien dans la conscience d'objet que dans la conscience de soi, c'est elle qui agit, et elle agit d'une façon bien dĂ©terminĂ©e. C'est-Ă -dire que dans une conscience de perception, d'imagination ou de conception, il y a pour la conscience une certaine façon de poser son objet [l'objet chaleur dans la conscience perceptive est donnĂ© avec l'Ă©tiquette [perçu-Ă -l'intĂ©rieur], [bouillonnement], [douleur interne de la chaleur], etc. Cette façon de poser l'objet, c'est la marque de son action percevoir, imaginer, concevoir..., marque qui permet Ă  la conscience de soi de se dĂ©finir. En espĂ©rant t'avoir aidĂ© a minima. CONSCIENCE n. f. XIIe siĂšcle. EmpruntĂ© du latin conscientia, connaissance en commun », d'oĂč connaissance, connaissance intĂ©rieure ». ★I. PSYCHOL. Perception que nous avons de notre existence, des Ă©tats et des actes de notre esprit, de ce qui se passe en nous, et de l'effet produit en nous par ce qui se passe hors de nous. ☆1. Impression d'ĂȘtre prĂ©sent au monde, prĂ©sent Ă  soi. Avoir sa conscience, toute sa conscience. Rester sans conscience, privĂ© de conscience. Perdre conscience, s'Ă©vanouir ou s'endormir. Le choc lui a ĂŽtĂ© toute conscience. Le malade n'a plus sa conscience. L'abolition de la conscience dans le coma. Reprendre conscience, recouvrer la conscience, revenir Ă  soi ou s'Ă©veiller. ☆2. Sentiment plus ou moins rĂ©flĂ©chi des Ă©tats et des actes qui se succĂšdent en nous et qui constituent notre vie intĂ©rieure, notre personnalitĂ© ; ce qui est connu par introspection. Les faits de conscience. Conscience spontanĂ©e, premiĂšre impression que nous avons de nos Ă©tats psychiques. Conscience rĂ©flĂ©chie, retour de l'esprit sur l'impression vĂ©cue. La conscience de soi. Champ de la conscience, champ de conscience, ensemble des faits actuels qui constituent notre psychisme ; ensemble de ce que notre esprit peut embrasser. Un champ de conscience large, Ă©troit. Le courant de conscience, le dĂ©roulement ininterrompu de l'activitĂ© psychique. La conscience d'ĂȘtre un sujet qui pense, une personne libre. ‱ Titre cĂ©lĂšbre Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, d'Henri Bergson 1889. ‱ Par anal. SOCIOL. Conscience collective, maniĂšres de sentir, de penser et d'agir propres Ă  un groupe dĂ©terminĂ©, par opposition Ă  Conscience individuelle. Conscience de classe, sentiment d'appartenir Ă  une classe sociale prĂ©cise. Son comportement Ă©tait dictĂ© par la conscience de classe. ☆3. Perception par un sujet d'une situation, d'une conduite, d'un comportement ; connaissance qui en rĂ©sulte. Avoir une conscience claire, nette, aiguĂ«, de ce que l'on dit, de ce que l'on fait. Il n'a pas une juste conscience de ses possibilitĂ©s, de ses limites. Avoir conscience de quelque chose, avoir une claire connaissance de l'existence prĂ©sente de cette chose. Elle a conscience de son charme, de son talent. Avoir conscience de ses fautes, de ses pĂ©chĂ©s. Avoir la conscience du devoir accompli. J'ai eu conscience de mon erreur, de m'ĂȘtre trompĂ©, que je m'Ă©tais trompĂ©. Il avait vaguement conscience qu'on lui avait menti. AffolĂ©, l'enfant n'avait plus conscience de rien. Prendre conscience de quelque chose, en acquĂ©rir une claire connaissance. Prise de conscience, le fait d'Ă©veiller son attention Ă  une question jusqu'alors mal perçue, d'en acquĂ©rir une connaissance claire, nette. Susciter dans l'opinion publique la prise de conscience des problĂšmes Ă©conomiques.★II. MORALE. FacultĂ© de porter spontanĂ©ment des jugements sur la valeur morale des actions humaines ; ce par quoi l'homme discerne le bien du mal. ☆1. CapacitĂ© de distinguer le bien et le mal ; sentiment intime par lequel l'homme se rend tĂ©moignage Ă  lui-mĂȘme de ce qu'il fait de bon et de mauvais. Une conscience exigeante, tourmentĂ©e. Avoir la conscience large, relĂąchĂ©e et, fam., Ă©lastique. Se poser des problĂšmes de conscience, avoir des scrupules de conscience. Vivre une crise de conscience, un drame de conscience. Agir selon sa conscience, contre sa conscience. Cas de conscience, voir Cas. ‱ SpĂ©cialt. La conscience publique, le sentiment qu'un peuple a de ses valeurs. Un tel acte est une insulte Ă  la conscience publique. ‱ Loc. adv. En conscience, en bonne conscience, en vĂ©ritĂ©, selon les rĂšgles de la morale. En bonne conscience, pouvez-vous me demander un tel prix ? Vous ĂȘtes en conscience obligĂ© Ă  cela. Par acquit de conscience, voir Acquit. ‱ Expr. Avoir la conscience tranquille, avoir bonne conscience, avoir sa conscience pour soi, n'avoir rien Ă  se reprocher. J'ai ma conscience pour moi. Avoir mauvaise conscience, se faire des reproches. Cette malheureuse histoire me donne mauvaise conscience. PĂ©j. Se donner bonne conscience, ne pas vouloir reconnaĂźtre ses fautes, sa responsabilitĂ©. Vieilli. Se faire conscience d'une chose, se faire scrupule d'une chose, parce qu'on la juge contraire Ă  la morale ou Ă  la biensĂ©ance. Je me fais conscience de vous importuner. ☆2. VolontĂ© de choisir le bien, de faire le bien. Je m'en rapporte Ă  votre conscience, je laisse cela Ă  votre conscience. Ma conscience rĂ©pugne Ă  de tels procĂ©dĂ©s. Avoir de la conscience, ĂȘtre homme de conscience, ĂȘtre scrupuleux, vouloir ne rien faire de mal. Il est sans conscience, il n'a pas de conscience. J'en fais une affaire de conscience, je m'en fais un devoir. Expr. proverbiale empruntĂ©e Ă  Rabelais. Science sans conscience n'est que ruine de l'Ăąme. ‱ Par ext. Conscience professionnelle, le fait d'agir conformĂ©ment Ă  un code de dĂ©ontologie ou d'accomplir sa tĂąche avec une honnĂȘtetĂ© scrupuleuse. La conscience professionnelle d'un artisan, d'un mĂ©decin. Un grave manque de conscience professionnelle. S'en remettre Ă  la conscience d'un fournisseur. Il y a mis de la conscience, beaucoup de conscience, il n'a rien nĂ©gligĂ© pour bien s'en acquitter. ‱ Expr. Faire un travail en conscience, comme il doit ĂȘtre fait. TYPOGR. Travail en conscience, exĂ©cutĂ© et payĂ© Ă  l'heure, et pour lequel on s'en rapporte Ă  la conscience de l'ouvrier. Une journĂ©e de conscience. Mettre un compositeur en conscience. ☆3. FacultĂ© d'examiner sa vie intĂ©rieure, de mettre ses actes en conformitĂ© avec ses convictions religieuses, philosophiques, etc. Faire un examen de conscience, rechercher dans sa conduite ses responsabilitĂ©s, fautes et erreurs. LibertĂ© de conscience, libertĂ© de choisir ses croyances, d'y adhĂ©rer publiquement et d'y conformer ses actes. RELIG. Directeur de conscience, prĂȘtre qui guide par ses conseils la conduite d'un fidĂšle. Consulter son directeur de conscience. Examen de conscience, exercice intĂ©rieur par lequel on considĂšre et juge sa conduite en vue de s'en repentir et d'obtenir l'absolution de ses fautes, de ses pĂ©chĂ©s. - DROIT. Clause de conscience, disposition lĂ©gale permettant de rompre un contrat ou de refuser d'accomplir certains actes dans l'exercice de sa profession, en invoquant des motifs d'ordre moral. Objection de conscience, le fait de se refuser Ă  accomplir ses obligations militaires pour des motifs d'ordre moral ou religieux. Le statut des objecteurs de conscience. ☆4. PrĂ©sence intĂ©rieure d'une exigence de puretĂ© morale. Écouter la voix, les reproches de sa conscience. ComparaĂźtre devant le tribunal de sa conscience. Sa conscience l'empĂȘchait de dormir. Se mettre en rĂšgle avec sa conscience. Assurer le repos, la paix de sa conscience. Transiger avec sa conscience. Trouver, chercher des accommodements avec sa conscience. ‱ Expr. Avoir quelque chose sur la conscience, avoir des remords sur la conscience, avoir quelque chose Ă  se reprocher, se sentir coupable. Dire tout ce que l'on a sur la conscience, ne rien cacher de ce que l'on sait, de ce qui vous est un fardeau moral. Il a tout avouĂ©, pour dĂ©charger, pour soulager sa conscience. Sur mon honneur et ma conscience, en mon Ăąme et conscience, formule qui prĂ©cĂ©dait la dĂ©claration du premier jurĂ© d'un jury d'assises et, par ext., formule signifiant que l'on s'exprime en toute sincĂ©ritĂ©, en toute honnĂȘtetĂ©. On dit dans le mĂȘme sens La main sur la conscience. Dites-moi, la main sur la conscience, ce que vous pensez de cela. ☆5. Par mĂ©ton. La personne en tant qu'ĂȘtre moral. Pervertir les consciences. Acheter les consciences. Mettre les consciences Ă  l'encan. ‱ SpĂ©cialt. Personne servant de modĂšle ou de conseiller. Vous ĂȘtes ma conscience. Dans cette pĂ©riode troublĂ©e, il fut la conscience de la nation. L’intentionnalitĂ© est le concept fondateur de la phĂ©nomĂ©nologie. Une dĂ©finition simple de l’intentionnalitĂ© serait de considĂ©rer la conscience comme une arme toujours braquĂ©e sur le monde, incessamment tendue vers lui. Selon Husserl, qui a repris le terme de son maĂźtre Brentano, la structure centrale de l'expĂ©rience est son intentionnalitĂ©, de son ĂȘtre dirigĂ© vers quelque chose. Une expĂ©rience est dirigĂ©e vers un objet en vertu de son contenu ou le sens ce qui reprĂ©sente l'objet toute conscience est conscience de quelque chose » A partir de cette structure fondamentale de la conscience en tant que conscience intentionnelle, la phĂ©nomĂ©nologie tente de repenser la conscience tous les champs d’expĂ©rience le temps, l’espace, la conscience de soi, le corps, le rapport Ă  autrui intersubjectivitĂ©, empathie, le langage, la culture, 
 Le processus intentionnel de la conscience est appelĂ© noĂšse, tandis que son contenu idĂ©al est appelĂ© noĂšme. La conscience est dite noĂ©tico-noĂ©matique dans la mesure oĂč elle est le rĂ©sultat d’une corrĂ©lation entre l’acte de pensĂ©e et l’objet visĂ©. L’ensemble des phĂ©nomĂ©nologues discuteront ou prolongeront ces vues de Husserl sur la conscience intentionnelle Sartre, Heidegger, Merleau-Ponty, Marion, 


toute conscience est conscience de quelque chose