Leschemins de la résilience professionnelle - 4ème édition, Se reconstruire après un burn-out, Sabine Bataille, Intereditions. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Mereconstruire et retrouver ma place dans la société. Faire le deuil d’une reconnaissance professionnelle et admettre enfin que cela n’est pas dû à un manque de compétence mais seulement à un modèle de management Jeme reconstruis après un burn-outEnfin un cahier pratique pour vous aider à faire l'inventaire des facteurs précipitants de votre . "" sur Label Emmaüs Liste d'envies Panier Boutiques Mon compte FAQ Blog Sereconstruire après un burn-out est un long chemin où vous allez apprendre à vous reconnecter à vous-même. Si vous ressentez un besoin irrépressible de retourner Ilfaudra choisir avec beaucoup d’attention chaque pierre que vous poserez pour reconstruire votre édifice. Pour simplifier, je résumerais le processus en 3 grandes étapes : l’arrêt, la feW3. Se reconstruire après un burn-out Si vous êtes ici, c’est que vous avez identifié la spirale infernale de l’épuisement professionnel et que vous souhaitez en les signes révélateurs, on trouve l’anxiété, l’irritabilité, la fatigue chronique, la perte du plaisir au travail, la démotivation, les douleurs physiques, ma surcharge émotionnelle… La liste de symptômes potentiels est longue et souvent la prise de conscience est tardive, d’où la nécessité de se faire accompagner par un thérapeute. Ce travail de reconstruction n’a pas à être long et fastidieux. Mon rôle est de vous guider dans la douceur et la bienveillance. Dans le vacarme permanent du mental et des injonctions extérieures, on s’oublie jusqu’à s’éteindre. Faire preuve de résilience, réapprendre à se faire confiance, pouvoir compter sur ses ressources intérieures, savoir poser ses limites… sont autant de clés que je vous transmettrai pour raviver votre flamme et vous guider sur ce chemin de la renaissance, toujours à votre rythme ! À la frontière entre thérapie et coaching, je vous aide à traverser cette expérience, à prendre soin de votre pile énergétique et à renouer avec vos désirs profonds, pour retrouver du sens et du plaisir dans votre quotidien. Pas encore reconnue comme maladie professionnelle, le burn out fait pourtant beaucoup parler de lui. Maladie du trop » ou maladie de l’Humain », comment les personnes qui ont vécu un burn out ont réussi à retourner au travail ? Peut-on reprendre son poste ? Faut-il au contraire changer de métier ? D’entreprise ? Déménager ? Elles s’appellent Elise et Anne, ont toutes les deux la trentaine, et ont en commun un burn out récent. A l’origine de leurs deux histoires, un nouveau job. Chacune dans leur secteur, elles venaient de commencer un nouveau travail. Je sortais de 2 ans de chômage. Cette opportunité dans une startup avec de grandes ambitions représentait beaucoup pour moi. Le poste répondait à toutes mes attentes, je l’avais recherché et attendu ! » se souvient Elise. Pour Anne, la situation était un peu différente. Je venais de commencer un nouveau travail quand tout s’est écroulé, mais c’était dû à mon ancienne expérience. J’exerçais le boulot de mes rêves auparavant, mais dans un contexte qui était devenu insurmontable. J’ai démissionné, ai postulé à un autre job sur un coup de tête. En 15 jours, c’était réglé. J’ai tout quitté une ville où j’étais bien installée, l’appartement que j’avais acheté, mes amis, mes collègues, mon boulot… Mais je n’avais pas réalisé que j’avais atteint un point de fatigue extrême qui, avec le changement de vie brutal, a déclenché un burn out ». Le burn out n’est que la fin d’une longue descente aux enfers que l’on nomme le processus d’épuisement » Un conflit entre une personnalité passionnée et un environnement hostile Aude Selly, victime elle aussi d’un burn out professionnel il y a quelques années, est l’une des premières personnes à avoir porté le sujet sur la place publique. Epuisée mentalement, physiquement et émotionnellement, elle a tenté de mettre fin à ses jours en mai 2012. Après un long parcours de reconstruction, elle est aujourd’hui consultante en prévention des risques psychosociaux et formatrice en entreprise. Elle explique, dans ses différents ouvrages, le processus qui mène à ce point de non-retour. Le burn out n’est que la fin d’une longue descente aux enfers que l’on nomme le processus d’épuisement » explique-t-elle. Et ce processus nait d’un conflit entre une personnalité et un environnement de travail délétère, hostile ». Surcharge de travail, exigence émotionnelle, conflit de valeurs… On l’appelle également la maladie du trop » poursuit-elle. Une analyse qui fait écho avec de nombreux témoignages de salariés. Ainsi, Anne faisait des semaines de 45 à 50h au bureau. Elle rédigeait des articles, beaucoup d’articles, s’occupait du pool de freelances, couvrait des événements, faisait des interviews, gérait les réseaux sociaux… On était une petite structure le boss, moi, et deux autres salariés, en mode start-up. On avait peu de moyens, il fallait donc être partout, être ultra réactif et se donner à fond » résume-t-elle. Des journées sans décompresser, qui se poursuivaient le soir chez elle, où elle faisait sa veille professionnelle et continuait de suivre toutes les notifications qui arrivaient sur son téléphone, même la nuit… Même schéma pour Elise, embauchée pour gérer le lancement de la communication et la rédaction d’appels à projets et demandes de subventions au sein d’une startup. Le projet était innovant et la communication avait été identifiée comme un enjeu important pour l’entreprise car elle devait assurer la bonne réception de son concept sur un marché parfois réticent aux nouvelles technologies. L’entreprise voulait se lancer sur KickStarter. La communication cristallisait donc beaucoup d’attentes. Mais il était difficile d’avancer et de poser des bases stables. J’avais par ailleurs du mal à me faire respecter dans un univers masculin essentiellement composé d’ingénieurs. Je travaillais souvent les soirs et les week-ends, en France et à l’étranger » Mais pourquoi ne sont-elles pas parties plus tôt ? Mais pourquoi ne sont-elles pas parties plus tôt ? C’est la question que l’on est en droit de se poser à la lecture de ces témoignages. Mais, comme le rappelle Aude Selly, les personnes touchées sont des personnes passionnées, très engagées, très impliquées dans leur quotidien, qui bien souvent adorent leur job. Je culpabilisais beaucoup. Je me disais c’était en partie de ma faute, que je devais apprendre à gérer mon stress, que c’était le début d’un nouveau job, qu’il fallait que je m’habitue » explique Elise. Anne, elle, adorait son job. Je fonçais sans me poser de questions, mais au bout de 3 ans et demi, j’ai compris que le boss était beaucoup moins investi que moi dans son entreprise. Il avait atteint le point où la boîte lui générait un salaire suffisant, et lui, ça lui suffisait. Sauf que je n’avais pas le droit de baisser mon rythme. Lorsqu’il a refusé de me donner un lundi de récupération après la couverture de 3 jours de festival – sur un week-end donc- j’ai raccroché ». 4, 3, 2, 1.. burn out Il y a quatre phases dans le processus d’épuisement qui mène au burn out. La phase de plaisir tout se passe bien, la personne aime son poste et s’épanouit. La phase d’alarme le temps de travail commence à s’allonger et à grignoter sur le temps personnel, et les premiers signaux apparaissent. Le premier signal sera toujours physique troubles du sommeil, fatigue intense que de longues nuits ou des vacances ne réparent pas, troubles musculosquelettiques maux de dos, lombalgies, torticolis…, perte de poids, reflux gastro-oesophagien… Elise, a par exemple commencé à développer un urticaire géant sur tout le corps, sauf au visage. Démangeaisons, plaques rouges… Toute ma peau était en lambeaux, et je luttais constamment pour ne pas me gratter. C’était très difficile à vivre, même si cela ne se voyait pas puisque mon visage était sauf… comme si je voulais garder la tête hors de l’eau. Puis j’ai commencé à avoir une boule au ventre quand j’allais au travail. Je n’éprouvais plus aucun plaisir dans ce que je faisais, je pleurais beaucoup. Peu à peu j’ai perdu le sommeil, et beaucoup maigri, je n’avais plus d’appétit. Je n’allais plus au sport pas assez de temps ni d’énergie, je n’arrivais plus à cuisiner, j’étais épuisée, renfermée, très susceptible et de mauvaise humeur ». Des symptômes quasiment identiques se sont développés chez Anne J’étais malade en permanence, j’enchainais otites, angines, sinusites… Je me couchais à 21h30 tous les soirs et je me réveillais épuisée. J’étais incapable de m’intégrer dans l’équipe. M’occuper de moi-même devenait difficile, j’ai perdu beaucoup de poids ». Démarre alors la phase de résistance le salarié bascule dans les émotions négatives, la perte d’estime de soi, démotivation, désespoir, etc., en plus de développer des conduites addictives pour tenir le coup anxiolytiques, alcool, drogues, nourriture…. Elise se souvient ainsi avoir fortement augmenté sa consommation de cigarettes. En phase finale, la personne change radicalement de comportement, on ne la reconnait plus. Apprendre à se connaître et s’entourer de professionnels Anne a eu la chance d’être orientée vers un psychiatre qui a immédiatement identifié les symptômes. Ça a été un immense soulagement. Je comprenais enfin ce qu’il m’était arrivé, et surtout, ça me donnait les clés pour faire ce qu’il fallait pour aller mieux ». Inversement, Elise a fait face à un sentiment d’illégitimité. Je n’ai pas voulu passer par un médecin car j’avais honte et je culpabilisais. Je pensais que cela n’était pas nécessaire ». Aude Selly a quant à elle goûté à la pilule magique », des anxiolytiques, pour tenir le coup tandis qu’elle était dans le déni de ce qui lui arrivait. Or, on ne peut pas s’en sortir tout seul, et se reconstruire après un burn out passe nécessairement par un long travail de connaissance de soi », insiste Aude Selly. Mais attention toutefois, le professionnel qui va accompagner dans le processus de reconstruction, qu’il soit issu du secteur de la santé ou non, doit absolument connaitre le monde de l’entreprise. Psychologue, psychiatre, coach… Seul une personne connaissant parfaitement le processus d’épuisement, inhérent à un environnement de travail, sera capable de détecter dans quelle phase se trouve la personne cf. les quatre phases, et comment agir. Sans reconnaissance de soi, c’est la rechute assurée Aude Selly est catégorique sans une reconstruction solide et un véritable travail de connaissance de soi, c’est la rechute assurée. Les profils touchés par le burn out sont des personnes très investies, très impliquées, voire très ambitieuses. Or, même si tous ces qualificatifs sont positifs à l’origine, ils se retournent vite contre nous quand l’environnement de travail est délétère. Et malheureusement, ce sont des schémas ancrés dans l’inconscient, qui ressortent systématiquement et nous font retomber dans nos travers si l’on n’a pas déconstruit ces mécanismes ». Il faut donc prendre conscience que l’on doit pouvoir exister sans le travail, dans une société où l’on est défini à travers son poste, et dans laquelle le travail doit être une source d’épanouissement. Faites le test ! L’une des premières questions que vous posera un inconnu lors d’un échange sera Que faites-vous dans la vie ?’ » assure Aude. Il est essentiel de se détacher de cette injonction. A ce titre, l’entourage peut être d’un précieux secours, à condition de s’entourer des bonnes personnes. Si les parents de Anne l’ont énormément soutenue durant cette période, Elise a vécu une situation plus complexe avec sa famille. Je me suis sentie jugée, ce qui a ajouté au manque de confiance en moi. Durant cette période, je me suis un peu éloignée d’eux ». Le travail doit être structurant, il ne doit pas être aggravant » Par ailleurs, ce n’est pas parce que certaines personnalités sont plus exposées que d’autres qu’elles vont forcément s’effondrer à nouveau en reprenant le chemin du bureau. C’est uniquement parce qu’il y aura eu, à un moment donné, un conflit avec un environnement de travail hostile, que le salarié va basculer. Le travail doit être structurant, il ne doit pas être aggravant ». La reprise nécessité financière, collègues jaloux… La nécessité financière pousse souvent les personnes à retrouver du travail avant d’être totalement reconstruites. Aude Selly, n’y a pas échappé, mais sans pour autant rechuter, au contraire. Alors qu’elle avait été manager puis responsable des ressources humaines pour un grand groupe international, elle a postulé en tant que réceptionniste dans un hôtel quelques mois après son burn out. Malgré mes anciennes fonctions prestigieuses, jamais je ne me suis dit que ce métier était dévalorisant et peu payé. J’étais vraiment très sereine, loin de toute sur-affectivité, ce qui me permettait de ne pas être touchée par les remarques, et apprécier mon poste pour ce qu’il était ». Pour les personnes qui souhaitent ou doivent reprendre le même poste, en revanche, cela n’est possible que s’il y a eu une préparation en amont avec la médecine du travail, les équipes RH et le manager, par exemple, afin de réfléchir à la meilleure réintégration possible. Le cas typique d’un retour non préparé se vérifie auprès des collègues. Les relations interpersonnelles sont un des gros facteurs de risque. En effet, partir du jour au lendemain et durant une longue période est non seulement synonyme d’une perte de compétences, mais c’est aussi imposer une surcharge de travail aux collègues qui auront été obligés de se répartir votre travail, en plus de leurs missions ». De là naît une immense culpabilité chez la personne en arrêt et, bien souvent, de la rancœur au sein de l’équipe. Cette situation explosive, si elle n’est pas désamorcée en amont, ne permettra pas au salarié de reprendre le travail sur le long terme. Je n’avais pas du tout envie de retrouver un travail normal’, je m’en sentais incapable et j’étais dégoutée ». … ou virage à 180 ! En règle générale, les personnes qui ont connu un burn out dans leur vie professionnelle, changent de métier et ou de secteur d’activité. En effet, l’une des caractéristiques de cette maladie reste son côté humain. Le burn out débouche inéluctablement sur une recherche de sens, d’équilibre dans ce que l’on va faire tous les jours. Elise a, par exemple, profité de sa période de chômage pour se retaper » et se recentrer sur l’essentiel ». Je me suis tournée vers des activités nouvelles, des projets que j’avais envie d’expérimenter depuis longtemps. Je n’avais pas du tout envie de retrouver un travail normal’, je m’en sentais incapable et j’étais dégoutée. J’envisageais alors un mode alternatif, une reconversion. Je voulais me tourner vers un secteur qui a du sens et de la valeur à mes yeux, le secteur vert’, et me former aux savoirs des plantes médicinales, créer un jardin, etc. ». Au bout de quelques mois, grâce à un travail sur soi et le développement d’un nouveau réseau, on lui a proposé une opportunité. Un poste qui lui convient, avec un rythme plus proche de ses envies une semaine de quatre jours. Cela convient parfaitement à mon souhait de travailler dans un contexte plus paisible que ce que j’ai pu connaitre précédemment et ce, quitte à avoir un salaire moins élevé ». Un poste qu’elle occupe aujourd’hui à Nantes, et qui lui a fait quitter sa ville précédente, ce qui l’aide aussi à se reconstruire. Je reste toutefois vigilante dans mon nouveau travail pour éviter ce que j’ai déjà connu ». Cette rupture géographique, Anne aussi y est passée pour se reconstruire, même si elle est restée dans le même secteur d’activité. L’écriture, le travail éditorial, c’est une véritable passion. C’est plus qu’un travail je n’envisage pas de faire autre chose de ma vie. J’ai changé d’entreprise il y a peu et ai enfin retrouvé un poste qui me plait. Je suis content manager pour un blog-media. Quand j’ai démarré ce poste, c’était la première fois en quatre ans que j’avais envie et hâte de commencer un nouveau projet professionnel ». En parler ou pas ? Le sujet, bien que clairement identifié aujourd’hui, reste encore tabou. Pire encore, pour la majorité des gens, une personne qui fait un burn out est forcément une personne fragile qui a des problèmes personnels. D’où le choix de ne pas en parler, de peur d’être catalogué comme un salarié qui n’aurait pas tenu le coup, dans une société de la performance où l’on n’a pas le droit à l’erreur. Ainsi, Anne n’a jamais évoqué son burn out avec ses supérieurs. Elle a le sentiment que cela aurait été perçu comme une faiblesse, pouvant lui porter préjudice. Dans ma dernière entreprise, j’ai failli le faire. Il y avait davantage d’écoute et de compréhension. Mais c’est un sujet délicat à aborder avec sa hiérarchie ». D’autant que l’on ne sort pas indemne d’un burn out. J’ai mis beaucoup de temps à retrouver toutes mes capacités intellectuelles pour faire mon travail convenablement. Je me sens encore davantage sensible à des situations stressantes et je ressens encore des angoisses, même si c’est de manière plus ponctuelle ». Mais pour finir sur une note positive, Anne retient une chose essentielle ça m’aura au moins appris à m’écouter davantage, à être plus attentive aux signaux que le corps nous envoie et à faire davantage attention à moi ». Consultante en ressources humaines, experte de la prévention des risques psychosociaux, du syndrome d’épuisement professionnel et du management de la qualité de vie au travail, Aude Selly met son expertise au service du diagnostic et de l’amélioration du climat social en entreprise. Elle a fondé le cabinet de consulting Mission RH et est l’auteure de 3 ouvrages Quand le travail vous tue, paru en mai 2013 aux éditions Maxima Burnout, et après ? Comment le prévenir, comment se reconstruire, paru en novembre 2015 aux éditions Maxima Renaissance Il y a une vie après le burnout, paru en janvier 2019 istock/PeopleImages De plus en plus de salariés font des burn-out, ou épuisements professionnels. Effondrées physiquement et psychologiquement, les personnes touchées ont besoin en moyenne d'un an pour se remettre. Se reconstruire, retrouver sa confiance en soi pour retourner progressivement au travail. Tour d'horizon de l'après burn-out. "Tout ça pour le travail." L'histoire d'Aude Selly* commence en août 2011. "J'étais dans le train et j'ai commencé à avoir des sueurs froides, à pleurer de manière incontrôlable. Je ne voulais pas aller au travail, il était 5 heures du matin, j'avais les yeux ouverts et je me disais, ça va être l'enfer. Je n'étais pas bien du tout. Je descends du train et je suis tétanisée, incapable de mettre un pied devant l'autre. C'est le trou noir", raconte-elle. Aude a fait un burn-out, littéralement "se consumer". Le burn-out est un épuisement professionnel autant physique, psychique qu'émotionnel lié au contexte de travail du salarié. "On me donnait tellement de choses à faire que le soir venu, je n'avais rien réussi à faire. Je me trouvais très fatiguée. J'étais dans une dépréciation totale de moi-même, je n'avais plus du tout confiance en moi. J'ai commencé à avoir d'autres symptômes une alimentation complètement anarchique, des soucis de concentration et de mémoire. Alors que je connaissais le nom de chaque employé, je ne savais plus comment ils s'appelaient." En mai 2012, Aude jette l'éponge et fait une tentative de suicide. "Ce n'était pas prémédité. C'était une solution à la souffrance qui n'en finissait plus." Ensuite, il a fallu commencer la reconstruction. Comment prévenir le burn-out ? Plusieurs signaux permettent de détecter le burn-out. Le salarié est d'abord sujet à une fatigue intense qui n'est pas résorbée par le repos. Il perd peu à peu l'envie d'aller travailler et se lever le matin devient une réelle corvée. La dernière phase consiste au recours à des addictions drogue, alcool, cigarettes.... "Chaque salarié est différent mais ces phases sont quasi systématiques", observe Marie Pezegrenier, psychanalyste du travail. Parallèlement, les salariés ne se nourrissent plus correctement, ne prennent plus soin de leur santé ou encore deviennent cyniques et agressifs envers leur entourage professionnel. Pour prévenir le burn-out, "il faut que les gens se renseignent, qu'ils soient moins dociles et plus avertis", conseille Marie Pezegrenier. Il ne faut donc pas hésiter à dire non, à réduire ses horaires de travail et surtout à discuter collectivement au sein de l'entreprise pour restaurer des pauses par exemple. "L'action collective est la plus efficace. Le médecin du travail peut ainsi défendre le salarié anonymement en alertant l'entreprise sur plusieurs cas d'épuisement professionnel", affirme la psychanalyste. Avant d'ajouter "Les salariés ont des devoirs, mais aussi des droits." Se reposer et reprendre confiance en soi "La reconstruction est impossible à faire seule, on a forcément besoin d'aide. J'ai été voir mon médecin traitant qui m'a orientée vers une psychologue du travail. A ce moment-là, on a commencé à travailler en trio. Avec mon médecin au niveau médicamenteux anxiolytiques et antidépresseurs, et avec la psychologue du travail. Ce qu'il a fallu faire, c'est déculpabiliser. Comprendre que ce n'était pas de ma faute, que j'ai été victime de mon perfectionnisme, que l'entreprise ne m'avait pas donné les moyens de bien faire. Mais aussi faire une réelle introspection et du repos", explique Aude. Pour se remettre d'un burn-out, professionnels et salariés s'accordent pour avancer qu'il faut du temps. "Il faut s'extraire de l'environnement anxiogène et pour cela, il faut clairement un arrêt maladie", indique Aude. "L'arrêt maladie est en moyenne de 6 à 18 mois", confirme Marie Pezegrenier, psychologue du travail dans le centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre 92. Durant cette période, Aude a pu prendre soin d'elle, retrouver son énergie, mais surtout sa confiance en elle. Son estime de soi "récupérée", elle a enfin pu se projeter à nouveau. "Le burn-out doit être pris en charge de manière spécifique avec un lien du côté du travail à travers le récit du salarié, il faut analyser ses conditions de travail. Puis lui faire prendre conscience qu'il donne son consentement à autant de travail, que ses objectifs sont inatteignables et qu'il ne doit pas culpabiliser s'il ne les réalise pas. C'est tout un travail de déconstruction pour se reconstruire ensuite", poursuit la psychologue. Retourner sereinement au travail Encore aujourd'hui, Aude consulte son psychiatre une fois par mois, pour prendre soin d'elle et se rappeler ses limites pour ne pas replonger. Elle a également repris le sport et le théâtre qu'elle avait cessé de pratiquer. "Les activités extraprofessionnelles sont essentielles pour la prévention du burn-out. Il faut une soupape de décompression, c'est une nécessité vitale pour maintenir l'équilibre entre sa vie professionnelle et privée". Après le burn-out, un suivi s'organise généralement avec une collaboration entre les médecins traitants et les psychologues ou psychiatres. "Le patient est suivi une fois par semaine ou par mois selon son état, indique Marie Pezegrenier. Avec une bonne prise en charge, les salariés reprennent soin d'eux, de leur santé, ont une bonne hygiène de vie et s'en remettent. Les trois quarts d'entre eux retournent à la vie professionnelle." "Il faut que le burn-out devienne un épisode enrichissant pour le salarié. Cela doit lui permettre de mieux se connaître, de détecter les signaux d'alarme dans l'avenir et de connaître ses limites. Les personnes qui ont fait un burn-out s'écoutent beaucoup plus", précise Marie-France Hirigoyen, psychanalyste spécialisée dans le harcèlement moral au travail. Son retour au travail ? "Il est hors de question que je retourne en entreprise", avoue Aude. "Mais je n'étais pas dans un état d'esprit de vendetta, j'étais très sereine. Chacun sent au fond de lui quand il est prêt à retourner travailler. Il n'y a pas un seul déclic", raconte Aude. Selon elle, pour ne plus chuter dans l'épuisement professionnel, il y a une question à laquelle il faut répondre pourquoi je me suis autant investie dans le travail ? "Cette réponse je l'ai, elle est liée à ma peur de manquer financièrement et je sais que je ne pourrais jamais plus refaire la même erreur, je n'ai plus besoin de prouver quoi que ce soit." Après son burn-out, elle a décidé de changer de voie et est devenue consultante. Depuis un an, elle est consultante ressources humaines dans la protection de la santé et effectue des interventions dans des séminaires d'entreprise ou encore des colloques sur... la prévention du burn-out. "Aujourd'hui le travail est important, mais ce n'est plus ma priorité. La priorité, c'est mon équilibre et c'est grâce à lui que je suis performante." Bientôt une maladie professionnelle ? Une trentaine de députés de la majorité ont signé une tribune pour faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale le 6 décembre 2014 dans le Journal du Dimanche . Nous demandons la reconnaissance de l'épuisement comme maladie professionnelle. Aujourd'hui cette reconnaissance est rare et le chemin pour y parvenir en fait un parcours pour le moins difficile », est-il notifié dans l'appel des députés. Les élus jugent par ailleurs indispensable » cette reconnaissance afin que les effets de l'épuisement professionnel soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c'est-à-dire les employeurs ». Actuellement, le salarié touché par un Burn-out bénéficie d'un congé maladie ou d'un temps partiel pris en charge par le régime général de la Sécurité Sociale. Les députés souhaitent ainsi que le burn-out soit pris en charge par la branche Accident du travail et maladies professionnelles » financée par les cotisations patronales. Pour ce faire, la dépression consécutive à un épuisement profond et les stress post-traumatique au travail seraient inscrits au tableau des maladies professionnelles. De son côté, le Sénat a adopté une proposition de résolution en juillet dernier. *Auteure du livre Quand le travail vous tue », paru aux éditions Maxima Laurent du Mesnil Solenne Dimofski Le burn-out est une étape difficile que beaucoup de personnes seront amenées à vivre au moins une fois dans leur vie. Les premières phases sont très compliquées à vivre et se mettre sur le chemin de la guérison demande bien souvent des efforts considérables. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que cela n’est pas impossible, sinon tu auras du mal à aller de l’avant et à t’en sortir. Lorsque tu commences à guérir, il y a une étape redoutée qui s’impose la reprise du travail. Cela n’est pas quelque chose de simple, mais il est impossible de guérir pleinement sans se replonger dans un univers professionnel. Examinons dans cet article les étapes à suivre pour revenir travailler après un burn-out. Le burn-out le syndrome qui met directement en cause l’univers professionnelLa reprise du travail un moment stressant qui reste indispensable à la guérisonQue faire quand notre travail ne nous convient plus ?Burn-out reprendre le travail et se protéger pour ne pas rechuterQue faire si tu recommences à perdre pied ? Le burn-out le syndrome qui met directement en cause l’univers professionnel Concrètement, la reprise du travail est si difficile car, à la base, le trouble a été causé directement par un univers professionnel. Si tu es déjà renseigné sur le sujet, tu as certainement constaté que cette maladie était généralement la conséquence d’une pression trop forte au sein de son travail. Le phénomène a pris une telle importance que les chiffres avancent que le burn-out pourrait toucher 20% des salariés. La pression au travail n’est pas la seule et unique cause, il ne s’agit là que d’un exemple parmi tant d’autres. Les raisons d’un burn-out peuvent aussi bien être une surcharge de travail trop importante que des horaires trop compliqués à respecter ou bien encore des difficultés à séparer sa vie personnelle de sa vie professionnelle. Cependant, peu importe la cause exacte, c’est l’univers professionnel qui reste à l’origine de ce trouble et c’est cela qui fait que reprendre le travail après de longues semaines d’absence et de travail sur soi peut être presque impensable pour certains. La reprise du travail un moment stressant qui reste indispensable à la guérison Au cours de ta guérison, tu apprendras beaucoup de choses sur toi-même et sur tes relations avec les autres. Le psychologue ou autre thérapeute qui t’accompagnera te proposera un suivi des plus complets afin de pouvoir mettre toutes les clefs entre tes mains pour que tu sois dans une dynamique de guérison. Dans les cas de burn-out, il est quasiment tout le temps conseillé aux patients de se mettre en arrêt de travail afin de pouvoir mettre de la distance avec l’univers qui les a rendus comme ça. Toutefois, cette mise à distance n’est pas définitive et il y aura un moment où le professionnel qui t’accompagne te parlera de reprendre le travail. De nombreuses personnes réagissent mal à cette annonce et rien que l’idée de se replonger dans cet univers professionnel les angoisse au plus haut point. Avoir des craintes et des angoisses est quelque chose de normal. Toutefois, cela ne veut pas dire que vous devez à tout prix reculer ce moment. Le professionnel qui vous accompagne tout au long de votre guérison sera en mesure de déterminer avec vous quel est le moment le plus propice afin que vous vous relanciez. Concrètement, tu dois être conscient que cela peut se faire de façon progressive. Si tu n’es pas prêt, tu ne vas pas reprendre ton travail à temps plein à un rythme frénétique. Le mieux est de s’habituer petit à petit à cette reprise et, au fil des semaines, lorsque tu te sentiras plus à l’aise et en confiance, tu pourras envisager de reprendre le rythme que tu avais avant de faire ton burn-out. Que faire quand notre travail ne nous convient plus ? Dans certains cas, il est possible que l’environnement de travail ne permette pas une reprise. C’est notamment le cas lorsque l’entreprise est considérée comme hostile ». Si le burn-out a été provoqué par de mauvaises conditions de travail ou part une hiérarchie peu compréhensive, il est fort possible que les causes du burn-out soit toujours présentes et qu’elles ne partiront pas. Ce type de situation nécessite bien souvent le changement d’emploi afin de pouvoir se protéger au mieux. Bien entendu, cela sera une chose dont tu discuteras beaucoup avec ton thérapeute si jamais tu te retrouves dans ce cas présent. Généralement, ça sera lui qui sera en mesure de déterminer si l’environnement de travail dans lequel tu t’apprêtes à retourner est dangereux pour toi ou non. Dans le cas où il a été convenu que tu devais te protéger et quitter ton ancien travail, tu devras te mettre en recherche de quelque chose d’autre. Cela peut être simplement un changement d’entreprise ou bien carrément un changement de branche. Le burn-out est également l’occasion pour certains de se lancer dans une toute nouvelle profession afin d’en ressortir pleinement épanouis. Burn-out reprendre le travail et se protéger pour ne pas rechuter Que tu retournes à ton ancien poste ou que tu changes du travail, sache tout de même que tu devras toujours faire preuve de vigilance. En effet, cette période de burn-out t’a rendu fragile et tu n’es pas à l’abri d’une rechute si tu n’es pas vigilant. Tout d’abord, tu pourras utiliser dans ta vie professionnelle tous les conseils que tu auras appris au cours de ta guérison. Par exemple, cela peut être les exercices de respiration que l’on enseigne en sophrologie afin de calmer son état de stress. L’idée est d’avoir toutes les cartes en mains pour ne pas se laisser submerger lorsqu’une situation angoissante se présentera à toi. Afin d’être certain d’être parfaitement préparé, n’hésite pas à évoquer tes interrogations et tes doutes au professionnel qui te suit. S’il y a quelque chose en particulier qui t’angoisses, ton psychologue pourra t’aider à comprendre la source de ton anxiété et à mettre en place les choses nécessaires pour t’aider au mieux. Pour revenir travailler après un burn-out de la façon la plus sereine possible, il est également important que tu puisses faire le deuil » de tes performances passées. Le burn-out t’a changé et tu n’as plus les mêmes capacités qu’avant. En plus de cela, ce sont ces performances qui t’ont amené à craquer alors il est important de les revoir. Après le travail que tu as fait sur toi, il est possible que tes ambitions aient changé et ce n’est pas un drame, bien au contraire. Avant de reprendre le travail, il est important de prendre rendez-vous avec les personnes compétentes dans ton entreprise. Cela sera généralement ton manager ou le directeur des ressources humaines de la société. En effet, ces derniers devront être au courant des évolutions qu’il va peut-être être à faire sur ton poste afin de rentrer dans le processus de guérison. Vous pourrez également évoquer ensemble les choses qui t’ont amené à craquer et qui, de ce fait, doivent être changées pour éviter que tu ne rechutes. Une fois que tu seras de nouveau au travail, tu vas devoir apprendre à te fixer tes propres limites. Cela est d’autant plus simple que, maintenant, tu sais jusqu’où tu peux aller. Tu devras aussi apprendre à dire NON si tu as du mal à le faire ! [highlight]Il est primordial que tu ne laisses pas ton travail envahir de nouveau toute ta vie.[/highlight] Cela passe notamment par des horaires à respecter. Quand tu as fini ta journée, essaye de mettre de la distance avec ton job et focalise-toi sur ta vie personnelle. Pour pouvoir reprendre le travail dans les meilleures conditions, tu dois impérativement arriver à prendre soin de toi car cela te permettra de recharger tes batteries, apprend à être égoïste ! Cela signifie notamment que tu vas devoir te focaliser sur des choses qui te font du bien comme par exemple passer du temps avec tes proches ou bien pratiquer un loisir. Pour recommencer de la meilleure des façons, tu peux faire en sorte de te fixer des petits objectifs. Ces derniers doivent être atteignables. De cette façon, tu pourras ressentir un sentiment de satisfaction certains quand tu les auras atteints. Par la suite, tu pourras augmenter leur importance pour pouvoir réussir quelque chose que tu ne pensais pas pouvoir faire il y a encore quelques mois. Que faire si tu recommences à perdre pied ? Si tu as l’impression que le stress recommence à t’envahir et que tu as peur de rechuter, sache que la meilleure façon que cela n’arrive pas est d’en parler dès que les premiers signes se font sentir. L’avantage que tu as est que tu es déjà passé par là donc tu peux être mieux attentif aux signes précurseurs. Pour pouvoir faire la part des choses, il est essentiel que tu en parles à la personne qui t’as suivi durant toute ta guérison. Pour ce faire, je t’offre mon guide Les 7 techniques à absolument connaître pour éviter le Burn-Out Elle sera la mieux placée pour te dire s’il s’agit d’une petite appréhension ou d’un véritable symptôme à prendre en charge rapidement. Si tu penses que cet article t’a appris quelque chose et qu’il peut aider une personne de ton entourage, alors partage le, MERCI 🙂 Prends soin de toi, niko Au tout début du début-début, je rêvais d’être architecte, puis architecte d’intérieur, puis décoratrice, puis graphiste… Bref, je rêvais d’un boulot créatif. Puis, comme des avis bienveillants » m’ont dit que c’était soit trop difficile j’ai toujours été nulle en math soit bouché, il valait mieux que je fasse un boulot sûr et dans une branche où je suis plutôt bonne. J’ai donc fait des études pour être prof de français-histoire. Cela ne me plaisait pas spécialement je préférais préparer des cours hyper jolis et graphiques et j’ai failli arrêter quelques fois. Mon diplôme en poche, n’ayant pas aimé l’idée d’enseigner à 20 ans je ne voyais pas ce que je pourrais apporter à ces jeunes alors que je ne connaissais rien à la vie.., je me suis inscrite dans une école de Techniques infographiques, après 2 ans d’essai comme copywriter-web designer formée sur le tas ». Trois ans plus tard, j’ai trouvé rapidement un job dans une grosse agence de pub où je suis restée 6 ans et demi, en faisant des tâches parfois très répétitives et barbantes, parfois plus créatives. Mais le rythme d’une agence pousse à être très productif et le cerveau est soumis à rude épreuve pour trouver des idées créatives à la pelle, dans le budget imparti pour le projet. Cela m’a usée, avec les années. Sans parler de l’ambiance d’open space qui ne me convient pas du tout, à faire abstraction du bruit ambiant, des interruptions intempestives, tout en jonglant avec le téléphone, les mails en anglais, les jobs urgents. Je rentrais parfois très tard, parfois plusieurs jours d’affilée. Parfois une semaine d’affilée. J’étais debout à 6h du mat, et je me tapais 1h30 d’embouteillages matin et soir. Souvent, je ne mangeais pas le soir, ou peu, ou très mal. Souvent, à midi, je mangeais mal aussi fast food 1 à 2 fois par semaine, surtout quand j’étais fatiguée... Mais j’étais jeune, en bonne santé enfin… globalement et tout le monde faisait comme ça, alors c’est que c’était normal… Et puis c’est ça non, la réussite sociale ?! Avoir un bon job bien payé, une voiture, une maison. La fatigue psychologique du stress, des embouteillages, de l’open-space et de l’hyper-sollicitation m’a petit à petit épuisée. J’avais les moyens de partir en vacances plusieurs fois par an, mais cela ne me reposait pas. Je rentrais de vacances épuisée. Et frustrée. Je n’avais parfois pas la force de voir mes amis le week-end. Mon cerveau a fait pfiouuuuuuu…….. ». Vous savez, comme quand on débranche un ordi qui est en pleine surchauffe. Encéphalogramme plat. J’ai grillé un fusible. J’ai changé de boite, cherchant l’éventualité d’un job un peu plus créatif peut-être, mais le mal était fait j’étais en burnout. A 33 ans. J’ai tenu 6 mois dans la nouvelle boite où la pression était encore bien plus forte. Et puis, recommencer ailleurs, c’est à nouveau faire ses preuves, se réadapter, recommencer à zéro. Un jour, sans crier gare, mon cerveau s’est arrêté de fonctionner. Je me souviens de ce moment comme si c’était hier… Je venais de travailler sur un graphisme de site web qui ne m’inspirais guère, respectant toutes les contraintes de la charte graphique tout en essayant de faire un truc super joli, et j’étais debout à côté de mon Directeur de Création en lui demandant son avis. Quand il m’a dit, sans me regarder stressé lui aussi par le rythme effréné, que c’était vraiment nul, mon cerveau a fait pfiouuuuuuu…….. ». Vous savez, comme quand on débranche un ordi qui est en pleine surchauffe. Encéphalogramme plat. J’ai grillé un fusible. Je suis allée me rasseoir à ma place dans l’open-space encore l’open-space… et je n’ai plus rien su faire jusqu’à la fin de la journée, bougeant vaguement ma souris pour montrer qu’il restait un peu de vie en moi.. Je me suis même demandée où j’habitais et où je devais rentrer, après ma journée de travail… Mes collègues directs m’ont un peu regardée, vaguement inquiets, pris aussi dans la tourmente des missions et mails urgents. Je suis rentrée chez moi, comme tous les jours. Mais je savais que c’était terminé. Quelque chose en moi était brisé. J’étais aussi parfaitement dégoûtée par mon job, que j’adorais pourtant tellement. C’était il y a 6 ans. J’aurai travaillé 7 ans en agences de pub, et il m’aura fallu 6 ans pour m’en remettre… A l’époque, je ne savais pas que je suis Asperger. Je le sais depuis peu. Je ne connaissais pas les difficultés que les Asperger ont de travailler dans un environnement bruyant, sous une pression considérable, dans un bureau open space qui ne laisse pas un instant de tranquillité à part aux toilettes.. et encore.. et pour qui les activités de team building sont un pur cauchemar. Cela a sans doute ajouté pas mal de gouttes à ma coupe qui était déjà bien pleine. Je ne savais pas non plus que toutes les petites maladies chroniques que j’avais depuis à peu près toujours otites, sinusites, douleurs articulaires, syndrome de l’intestin irritable, cystites, mycoses… étaient en fait les manifestations d’intolérances croisées qui ont fini par épuiser mon organisme sous tension en permanence ce que Taty Lauwers appelle les canaris de la modernité ». J’en parlerai dans un prochain article. Non, je n’étais pas hypocondriaque.. Je l’ai su il y a peu également. Asperger ou pas, intolérances ou pas, nous sommes nombreux à tirer sur la corde du mental et du physique pendant de nombreuses années, en tentant de satisfaire la pression sociale. Car certes, il y a le boulot, mais pas que. Souvent, on s’impose ou on nous impose des impératifs dans la famille, dans les cercles d’amis. C’est une addition pourtant assez facile à réaliser, mais dont on ne prend souvent conscience que lorsque tout s’arrête. Le burnout est encore peu connu. Il tend à être mieux considéré par le corps médical qui ne voit plus en lui une preuve de faiblesse psychologique », mais plutôt comme un excès de perfectionnisme et de stress, voire d’optimisme voir l’article que je référence en notes, ci-dessous. La société, elle, considère encore le burnout comme une faiblesse, souvent. Des articles, des livres fleurissent sur le sujet. On étudie peut-être un peu plus le phénomène puisqu’il devient si fréquent. Et survient de plus en plus jeune. Bien sûr, on est conscient que c’est un peu à cause de la pression au boulot et dans la société », mais au fond on ne sait pas très bien pourquoi certaines craquent et pas d’autres ni, surtout, comment changer la société.. Que les médecins l’admettent ou non, on ne sait pas guérir un burnout avec la médecine classique. Au mieux, on va vous prescrire 2 mois d’arrêt ou plus avec des anxiolytiques et/ou antidépresseurs, et peut-être un accompagnement psychologique et/ou sophrologique, par exemple. Au pire, vous aurez deux semaines d’arrêt qui ne changeront rien. Vous retrouverez souvent les mêmes conditions de travail, avec un vague aménagement des choses si vous êtes chanceux, et le regard de travers ou inquiet de vos collègues. Etonnamment, il semble exister assez peu d’études sérieuses sur le fait qu’en cas de burnout, c’est le corps qui lâche. Pas le mental. Ce sont les organes, le système hormonal. Et puis, quand va-t-on parler du SENS ? Des valeurs ? Du manque de cohérence entre notre vie et nos valeurs profondes ? Quand j’ai fait mon burnout, j’ai eu la chance d’avoir la possibilité de tenter une nouvelle vie en Martinique, histoire de faire un grand écart entre deux extrêmes… Le Luxembourg et sa relative superficialité d’un côté, la vie au jour le jour d’une île tropicale de l’autre, avec tout ce que cela comporte d’instabilité. Mais j’ai emporté mon burnout avec moi, ainsi que tout ce qui n’était pas résolu dans ma vie c’est-à-dire, somme toute, un assez gros paquet de casseroles…. Je suis donc rentrée en Belgique un an plus tard, en ne voyant comme porte de sortie qu’une seule option me lancer comme indépendante dans le web design. Je ne pouvais plus imaginer l’idée d’avoir un boss. Je voulais faire mes propres choix, retrouver un rythme qui m’était propre. Je n’ai jamais regretté ce choix, car il m’a permis, petit à petit, de me poser les bonnes questions et de revenir à la base de la base c’est quoi mon rythme, mes besoins, mes valeurs ? Qu’est-ce qui fait sens pour moi ? Car après 1 an et demi de freelance, il a bien fallu que je me résolve à admettre que j’étais en épuisement chronique. Que le burnout était toujours là. A me coller aux baskets, depuis près de 3 ans. Mais au fond, sans doute depuis beaucoup plus que cela… Car avant de lâcher, le corps est capable de tenir trèèèès longtemps… Je vous passe ici les détails de mes pérégrinations tous azimuts pendant 1 an et demi depuis cette prise de conscience, entre médecine classique, arrêt de la pilule contraceptive – avec ses effets rebonds catastrophiques vertiges, nausées qui m’ont empêchés de travailler pendant des mois -, traitements médicamenteux lourds pour les vertiges et santé alternative, notamment par la naturopathie. Aucune piste n’a fonctionné. Pire, cela m’a considérablement aggravé. Fin 2016, j’étais donc sur les genoux, au bout des possibilités que je connaissais et je me résignais à arrêter mon statut d’indépendante. Je n’avais même plus la force de bosser à mi-temps pour quelqu’un. J’avais perdu pas mal d’amis au passage, qui ne comprenaient pas mes démarches et recherches, et me croyaient dépressive, orthorexique, en plus d’être soi-disant hypocondriaque.. Et c’est là que je tombe par hasard » sur le livre de Taty Lauwers Quand j’étais vieille – Sortir du burnout ». Ô révélation !! Et révolution ! J’ai compris qu’il y avait une sortie au tunnel. Coachée par Maya Dedecker qui pratique l’approche de Taty, puis m’inscrivant d’emblée à la formation ART Alimentation Ressourçante de Taty Lauwers, j’ai petit à petit sorti la tête de l’eau. En reprenant tout à zéro sommeil, alimentation, valeurs, émotions, sensibilités… J’ai patiemment reconstruit ma vie en comprenant, grâce à l’approche de Taty, les causes de mon épuisement chronique le foie épuisé, les intolérances, la digestion catastrophique, les glandes surrénales au bout du rouleau… et en retrouvant mois après mois une énergie que je croyais définitivement passée aux oubliettes. J’ai commencé un plan alimentaire ciblé pour mes intolérances, accompagnée par Maya Dedecker, en janvier 2017, tout en appliquant les méthodes de repos mental, électro-magnétique, couché et alimentaire que Taty développe dans son livre sur le burnout. Et puis j’ai lâché le mental et suivi exclusivement mes intuitions, faisant confiance en l’instinct de survie que mon corps avait développé dans ces années de crise. Un an plus tard, bien que je ne sois pas encore totalement sortie du burnout il faut compter ¼ du temps où vous avez été en burnout en plan ciblé pour vous en sortir, je respire enfin. Et je suis aujourd’hui slasheuse je jongle entre 2 métiers de freelance. Le Design Web d’un côté et le Profilage Nutritionnel de Taty Lauwers de l’autre. Sans compter tous les projets qui fleurissent à nouveau ! Au final, non seulement j’ai survécu au burnout, bien qu’il m’ait fallu des années pour trouver une voie sérieuse pour m’en sortir, mais je peux affirmer haut et fort que ce fut l’une des expériences les plus positives de ma vie ! Le burnout m’a permis de sortir des limbes de la survie ou de la sous-vie et de comprendre ce dont j’avais besoin pour vivre…

je me reconstruit après un burn out